Ce blog est destiné à investir une planète étrange et unique qui se nomme Egypte ou plus exactement Kemet.
Elle est sur la terre, au ciel mais aussi à l'intérieur de vous et nous pouvons tirer grand avantage de l'investir sur le mode subtil.
Nous ne parlerons pas ici de la malédiction de Toutankhamon ou des mystères de la grande pyramide dont nous avons bu jusqu'à plus soif...Nous ne parlerons pas non plus des momies qui, la nuit, se promènent dans les musées pour effrayer les gardiens.
Kemet offre des champs d'investigation illimités car les Egyptiens n'ont pas arrêté de penser, de construire, de sculpter, de peindre, d'écrire, de vaticiner, de ritualiser pendant plusieurs millénaires, peut-être plus encore que nous le pensons.
Vous connaissez sans doute Ramsès II mais sûrement pas Amenhotep Fils de Hapou, le sage par excellence.
Savez-vous que les pyramides de Dashour ou celle, invisible, d'Abou Rawash sont infiniment plus intrigantes que celles, très médiatisées, de Guiza.
Il existe des lieux sacrés dans le désert ou dans la Vallée où il est possible de changer de dimension, d'entrer en contact avec des entités non humaines.
Il est bon de prendre conscience que les Egyptiens avaient une Atlantide ou plutôt deux. Dans des temples comme Edfou, ils précisent que leur civilisation est le résultat de la fusion entre l'énigmatique Pays de Pount et le royaume englouti des Occidentaux. Nous sommes à la limite entre le Mythe et l'Histoire mais qui est plus crédible, les historiens ou les mythographes ?
Par ailleurs, pour les Egyptiens l'histoire est fluctuante, flottante et se lit comme un rituel mêlant temps linéaire et temps cyclique.
Une chose est sûre, les Kémitiens ne voyaient pas les choses comme nous et pour les comprendre il faut entrer dans le labyrinthe de leur pensée en renonçant à plaquer sur eux nos schémas, nos croyances, nos habitudes mentales, nos règles rigides et surtout nos certitudes.
L'Egypte est un Ailleurs gardé par des colosses de granite qu'il est présomptueux d'affronter bille en tête car ils défendent des territoires inexplorés investis pas des Esprits anciens et fascinants, des Ancêtres, des oiseaux, des serpents, des Oupouaout, des félins silencieux.
Ce double royaume se livre à ceux qui acceptent d'être déroutés, aiment emprunter des chemins de traverse, escalader des dunes, contempler pendant des heures une falaise, rêver dans les carrières et les temples en ruines, retrouver sur le visage d'un vivant des traces d'histoires anciennes.
Années 80, dans un palace délabré du Caire, j'attends que se réactivent les mémoires enfouies. J'ai perdu mes repères, je refuse désormais qu'on me fixe des limites. Je suis le citoyen d'un Etat qui n'existe plus que de l'autre côté des miroirs d'électrum ou dans les étagères surchargées d'un bouquiniste de la rue Champollion. Les livres d'archéologie sont aussi des grimoires.
Année 2032, je n'ai pas fait le tour de la question, j'ai seulement retrouvé des bribes de l'Empire et la trace des loups dans le sable. Silence inimitable dans le temple de Douch, fragile opacité des nécropoles, le vaisseau de pierre de la syringe d'Akhnaton se dirige vers les étoiles du septentrion. Je suis peut-être mort, troublé par les chuchotements d'un dieu enfant, les miaulements des chats de la grande Bastet les nuits de lune pleine. La transparence du royaume de Kemet est en attente dans l'obscurité.
Je ne suis pas frappé d'anosmie, je traque les parfums distillés dans le laboratoire des temples de Dendera ou de Mendès, senteurs florales, minérales, animales destinées aux dieux, aux voyageurs de l'intermonde, passeports olfactifs pour charmer les Gardiens du Seuil, les Sphinx, les Oracles récalcitrants somnolant dans les cryptes désertées par les vampires.
Tout est pareil et tout est différent, odeurs des laitues de Min dans le potager d'un paysan des oasis de l'ouest.
Le lecteur ne trouvera pas dans ce blog beaucoup d'anecdotes sur la vie sulfureuse des scarabées ou alors de manière très codée. Tout est ancré dans le substrat d'une Kemet encore plus énigmatique et surprenante que ce que vous avez pu imaginer.
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