ISIS est le nom que les Grecs donnèrent à cette divinité considérable que les Egyptiens appelaient ASET
Pour une fois, l'étymologie du mot est relativement évidente : Aset est le trône déifié, emblème de l'épouse d'Ousir.
Epouse ou sœur, selon les versions fournies par les Kémitiens.
Son nom, attesté depuis l'époque des pyramides, peut s'écrire avec le seul hiéroglyphe du trône AST.
Sur le document y sont adjoints d'autres hiéroglyphes de type alphabétique et déterminatif : Le demi-cercle - peut-être un pain - est la lettre T. L'œuf est une désinence du féminin.
L'hirondelle, un des animaux hypostases de la déesse, se traduit ici par OURET, la Grande.
AST peut aussi se lire comme la Demeure, le Siège, la Place, le Sanctuaire de la puissance divine.
OUDJESET, la régente, est un des noms secrets de la déesse. C'est aussi une des personnifications de la cité d'Edfou où règne depuis des temps immémoriaux HOR, le fils d'Aset.
On peut aussi comprendre le terme comme le trône laissé vacant par la mort d'Ousir et sur lequel va s'asseoir Hor.
A partir du Nouvel Empire, les rois se prétendirent Fils d'Aset, sans doute par référence au trône personnifiant le pouvoir. Dans certaines royautés africaines, le trône du chef est considéré comme la mère du roi.
La reine est apparue coiffée d'une couronne atef sur le grand trône d'électrum à l'intérieur de la partie inaccessible de son palais. Inscription d'Hatchepsout à Deir el-Bahari.
Parmi les regalia, objets attachés à la fonction royale, le trône occupe une place de premier ordre.
Ce trône porte un nom significatif, Celui qui fait vivre Maât. Le roi est bien celui qui fait se manifester la Maât, la rend concrète et efficace.
Le trône, objet de vénération, est envisagé comme un naos contenant la lumière divine.
C'est un siège cubique avec un dossier bas, orné de pattes et de têtes de lion.
Assis entre deux félins, le souverain est perçu comme une incarnation du soleil levant dans l'Horizon Akhet.
Sur les côtés sont sculptées les plumes de l'oiseau horien.
Les divinités sont souvent représentées assises sur un cube, symbole de la domination de l'esprit sur la matière.
Souvent, le trône repose au sommet d'un escalier et apparaît alors comme la Butte ou colline primordiale au-dessus des eaux du Noun.
L'Egypte est depuis le temps des dieux la fille unique de Rê et son fils est assis sur le trône de la lumière. Texte de Ramsès II.
Le trône est encore associé à Geb et à Khépri ainsi qu'à une divinité nommée Apérétiset, une des formes d'Hathor qui incarne la théocratie pharaonique. Epouse de Min, mère du dieu enfant Kolanthès, elle reçoit un culte important à Akhmin.
C'est le trône qui fait le roi investi de la puissance divine.
Il est placé sous un dais qui figure la voûte céleste.
Le char royal est envisagé comme un trône mobile servant au roi à parcourir les étendues de son domaine.
Dans son Ane d'or, Apulée écrit à propos d'Aset :
Ta trace divine, ton pouvoir sacré, établis-les pour toujours dans les secrets de mon cœur, je les contemplerai.
C'est ce même auteur inspiré qui précise que la déesse porte de nombreux noms sur toute la surface de la terre mais que le plus grand est celui que lui donnent les Egyptiens : ISIS REINE.
Isis una quae es omnia, l'Une qui est le Tout.
Texte égyptien : Je suis la Reine de ces régions. Je fus la première à révéler aux mortels les mystères des céréales, du froment et des étoiles. Je suis celle qui se lève dans la constellation du Chien. Réjouis-toi, Egypte, toi qui fut ma nourrice !
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