HYPOSTYLE est un mot grec qui signifie Salle sous les colonnes.
Les Egyptiens la nomment la WADJET, Celle des plantes vertes.
Cette salle, dont le toit de pierre est soutenu par des colonnes, est l'image du Marécage Primordial, la première forme de la création.
Elle est dédiée au culte du KA royal.
Le sol de la Wadjet est recouvert d'argent, métal lunaire et onirique qui agit comme un miroir et multiplie les images et les sensations.
Après la lumière intense de la Cour à portique, on entre ici dans la pénombre, dans une lumière filtrée qui circule doucement entre les fûts des colonnes.
La plus vaste, celle de Karnak, mesure 52x103 mètres et contient 134 colonnes dont les plus hautes atteignent 23 mètres.
La salle hypostyle est une étape importante dans le cheminement à l'intérieur du temple. C'est là que s'opère la délicate transition entre le profane et le sacré et qu'il faut devenir OUAB, pur, afin de prétendre pénétrer plus avant dans le temple.
Lors du Rituel du matin, pharaon abandonne ici ses vêtements royaux, ses regalia, pour revêtir la robe de lin et les bijoux du prêtre. Il subit les rites de lustration et d'encensement qui lui donneront le pouvoir d'entrer en contact direct avec le Netjer qui l'attend dans le Naos.
Hermétiquement, nous entrons dans la Forêt de la Materia Prima, lieu de dangers et de merveilles, espace où l'inconscient se déploie et se met à la recherche du Mystère essentiel.
Le guide est alors le Cœur JB qui permet à l'être de voyager vers les profondeurs, de quitter le monde des apparences pour entrer dans celui des archétypes, dans une mémoire qui est à la fois la nôtre et celle de l'univers.
Au contact de cette mémoire, on devient Wadj, vigoureux, vert, intact. On échappe enfin à l'entropie.
Dans le contexte du rituel, la Wadjet est avant tout un lieu de déambulation destiné à explorer un espace habité par les divinités. C'est un voyage, une danse pour mettre un terme à l'agitation du mental et pour favoriser la concentration.
Le myste est Celui aux larges enjambées, engagé sur la voie du perfectionnement spirituel.
Plus il avance et plus l'Horizon s'élargit. La Wadjet n'est pas une prison mais une des portes qui s'ouvrent sur le ciel. C'est pour cela que les plafonds sont couverts de zodiaques.
Dans les rites mystagogiques osiriens, la marche dans la Wadjet est une réactualisation de la quête d'Aset rassemblant les membres dispersés du dieu. On parle aussi de quête de la Parole Perdue.
On déambule pour se libérer, pour se mettre la tête en bas, pour se désentraver de tous les liens qui emprisonnent l'Esprit AKH et l'empêchent de s'envoler.
Les arbres- colonnes sont aussi les perchoirs des oiseaux divins, la futaie où ils chantent, où ils parlent cette langue verte qui est celle des AKHOU.
Comme cette Ouadjet est inspirante aujourd'hui! Elle me parle comme un écrin où travailler les constituants: On y parle de KA, de IB, de BA, de AKH, et bien sûr d'une déambulation qui passe par le Corps entre Ombre et douce lumière. Avoir "notre" IB comme guide, dilaté de joie, en plénitude HOTEP, avec ce qu'il faut de vide pour laisser la place à la mémoire ancestrale qui nous unit et relie au grand Tout. Unifier les Constituants dans la micro et le macrocosme...Il faut y retourner